Petits mystères de l'existence
Le mari de ma soeur vient de se faire licencier. Ils ont 30 et 28 ans, ni l'un ni l'autre n'ont de diplômes qui tiennent la route et ils ont deux enfants à charge.
Un gamin de 17 ans s'est fait agresser alors qu'il tapinait pour se payer une dose.
Une amie de ma mère, 46 ans, mère célibataire (et quand on voit que son ex-copain, qui l'a quittée juste après son accouchement pour aller vivre avec une autre, qui subira le même sort, de même que celle qui lui succèdera... ben c'est sans doute mieux) a découvert presque par hasard la suppression imminente de son poste de prof d'anglais en université. La semaine suivante, elle apprend que son fils de trois ans présente presque tous les symptômes de l'autisme. Etrangement, le père a disparu de la circulation lorsqu'il a ouï les mots "pension alimentaire".
Un ami de mon père a vécu une NDE, après un saut en parachute à Boston. Il est mort cliniquement trois fois durant l'opération; pendant ce temps, sa femme était à Paris, pendue au téléphone avec sa trois mots de mauvais anglais, à attendre qu'un médecin daigne lui donner des informations concrètes.
Un autre ami de mon père vient de sortir de deux jours de coma; trois mois après avoir quitté sa femme et ses cinq gosses du jour au lendemain pour vivre avec sa maîtresse, il a ingurgité un cocktail whisky-anxiolytique lorsque cette dernière l'a quitté, la semaine dernière. L'ex-femme attend l'appel de mon père qui attend celui de l'ex-maîtresse pour savoir si le candidat au suicide tolère les visites.
Et pourtant, la vie continue. La preuve? Même après avoir vu Thirteen (j'ai eu tort de croire que ce film lui ferait revoir sa définition de "adolescent difficile" (pour ça faut savoir se remettre en question)), ma mère trouve encore le moyen de s'improviser Archange de la Vertu (ou simplement mégère hargneuse, c'est à débattre) et de me harceler au sujet d'un suçon dans ma nuque. C'est marrant, j'ai eu envie de lui répondre "Maman, il y a quand même des choses plus graves dans la vie..."