C'est facile de se moquer
Que je vous décrive un peu la scène du crime... Imaginez : Lille, alentours du square Foch, aux environs de 15h. Deux adolescents, visiblement en couple, stationnent près de la porte d'entrée d'un immeuble.
La demoiselle (un mètre soixante-dix, cheveux très bruns, yeux noisette, teint décomposé, bourrelets à surveiller) semble avoir légèrement abusé de clips de Rammstein et se la joue industrial goth : œillade sombre, collier de cuir à chaînes et anneaux, crucifix, bracelets à piques, trois bagues d'acier, débardeur de résille mauve descendant très bas sur un pantalon noir à sangles rentré dans les Docs noires, pour un style "Stalingrad" perverti du meilleur effet.
Le jeune homme (un mètre quatre-vingt, cheveux châtains, yeux bleus,
teint mat, maigreur inquiétante) porte une chemise noire ornée de
crucifix, un jean noir et des chaussures de skate rouges.
Elle s'appelle V'ictoria. Il s'appelle Gabriel.
Ils sonnent. L'interphone répond d'une voix exaspérée "C'est bon, j'arrive". Ils patientent...
Et soudain, face à ce joli monde, se présente le malheureux harcelé... La demoiselle considère son interlocuteur. Et éclate de rire. Le jeune homme (un peu plus d'un mètre quatre-vingt, cheveux châtains, yeux bruns, teint "je rentre de Provence mais j'habite dans le Nord", corpulence de jeune grenouille) porte un bermuda bleu marine et des sandalettes. ET il a bronzé par-dessus.
Donc ça, c'était hier, et je m'en suis toujours pas remise, comme quoi il en faut vraiment peu pour me donner une crise de fou rire. Par respect pour le malheureux qui passe pour un con dans l'histoire, je lui laisse au moins le bénéfice de l'anonymat. Sans rancune, cher puceron*... ^^
Oui, je sais, cette note traitant de discrimination vestimentaire et des goûts inexistants de mon entourage (et de moi-même) était particulièrement pâââssionante. Me remerciez pas.
*Note : oui, "puceron", c'est le petit nom gentil que je lui donne, inutile de vous dire qu'il adore. Si vous appartenez à la gent masculine et que vous devenez mon ami, sachez que vous vous exposez à recevoir ce genre de surnom à six pattes (voire plus). Et encore, il a échappé au pire : un autre a hérité du titre de "scolopendre arthritique". Et le plus affligeant, c'est que c'est même pas à visée péjorative, c'est vraiment une marque d'affection...